Von Florence Michel
30.06.2005 / Liberté
Quand une bonne idée devient un spectacle exceptionnel, on ne peut que se réjouir. Ce que fera sans doute demain le public de «Mnemopark» au BBI (Belluard Bollwerk International). Le festival, qui s'ouvre ce soir, accueille cette pièce enthousiasmante signée Stefan Kaegi, créateur suisse de 32 ans à la carrière déjà internationale.
«Mnemopark», que l'on a découvert la semaine dernière au Théâtre de Bâle où il a été créé, met en scène quatre retraités bâlois passionnés de maquettes de trains électriques. Ils ont construit pour le spectacle un vaste paysage miniature à l'échelle 1:87. Trente-sept mètres de rail et tout ce qui va autour, des arbres aux maisons en passant par les vaches, les gens, les voitures, les pelouses, les cailloux sur les voies.
Une Suisse idéale, simplifiée, mélange de réalisme rigoureux et d'irréalité. «Je construis mon propre monde», dit l'un des protagonistes. Grâce à des minicaméras, un écran et une «blue-box», le quatuor va entrer dans ce paysage, regarder la Suisse depuis le train miniature! Et nous y emmener en racontant des tranches de vie, des souvenirs.
Tandis qu'une maîtresse de cérémonie nous informe sur la Suisse réelle, ses paysans qui disparaissent, son paysage qui ne connaît pas l'improvisation, ses gaspillages de viande et de lait...
Outre le côté très attachant et nature des quatre personnages (qui n'avaient jamais fait de théâtre), «Mnemopark» séduit par son humour et la richesse des thèmes abordés. Stefan Kaegi relie la Suisse au monde en invitant dans l'histoire l'équipe d'un tournage de film indien à la Bollywood, qui trouve des décors naturels de rêve dans le «paradis» helvétique. I